dimanche 7 août 2011

Hubert Védrine : "Le fédéralisme n'est pas la solution"


(...) 
Mais si (le fédéralisme) cela veut dire transfert supplémentaire de souveraineté, en quoi serait-ce automatiquement un progrès ? (...) 
les nouveaux fédéralistes proposent plus : qu'un "ministre des finances", ou de "l'économie", puisse arbitrer le cas échéant contre un gouvernement ou un Parlement national. Franchir ce pas, ce serait ouvrir un nouveau chapitre de l'histoire européenne, celui de l'Europe post-démocratique, tentation perceptible dans les milieux économiques,européistes, technocratiques ou médiatiques.
(...) Quel gouvernement européen lui transmettrait ses pouvoirs, alors même que le consentement àl'impôt est à l'origine même du processus démocratique ?



L'ACCORD DU 21 JUILLET
(...) ceux qui exigent ce saut dans l'inconnu ne contestent pas l'imposition à toute la zone euro (devenue un espace disciplinaire de surveillance et de sanctions), l'unidimensionnelle politique de rigueur à l'allemande, (...)
De toute façon, même si c'était une bonne idée, une révision majeure du traité de Lisbonne, avec des années de controverses, est hors de portée. Quel gouvernement voudra relancer l'Union dans un tel parcours du combattant, sous l'épée de Damoclès des ratifications ? De toute façon, l'Allemagne, qui conteste (via la Cour de Karlsruhe) la légitimité démocratique des institutions européennes, n'en voudra pas.
(...)

Hubert Védrine, ancien ministre des affaires étrangères


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