jeudi 25 août 2011

Non à la constitution rampante d'une "Europe des dettes"

L'idéologie €uropéiste se fissure chaque jour un peu plus devant la réalité de son échec retentissant. Par la force des choses, la propagande médiatique en faveur d'un hara kiri pour sauver ce qui n'est pas sauvable laisse la place au bon sens qui fait peu à peu son retour : il faut mettre fin à ce massacre, et vite.

Ici une tribune dans Le Monde de Gérard Lafay, professeur émérite à l’université Paris-II et Philippe Villin, conseiller stratégique et financier, ancien directeur du "Figaro" :



Probablement, avec le recul, l'été 2011 apparaîtra comme celui de l'agonie de l'euro. A ce stade, on peut déjà en tirer plusieurs leçons pour gérer son avenir crépusculaire.



Première leçon : le fédéralisme furtif tenté ne passera pas. (…)

Le mérite de l'été 2011 aura, au moins, été de voir l'annonce par une Merkel contrainte juridiquement et politiquement qu'on n'irait pas plus loin. Heureuse nouvelle pour les démocrates qui pensent que les élites ne savent pas toujours mieux que les peuples ce qui est bon pour eux ! Mais les partisans d'un fédéralisme "à la sauvette" ont pris la porte dans la figure et en ont eu les dents cassées après la réunion "Sarkozy-Merkel" du 16 août.

L'Allemagne vient ainsi de clairement réitérer son refus de payer pour l'Europe du Sud et du Centre. Les leçons de l'été sont ici plus qu'éclairantes : l'Allemagne a interdit l'extension des capacités de financement du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Elle a aussi reporté l'éventuelle création d'eurobonds… aux calendes grecques et Mme Merkel vient d'obtenir l'alignement de la France sur cette position.

De plus, l'Allemagne ne fait que tolérer que cette institution se goinfre d'obligations pourries de l'Europe du Sud ou médiocres de l'Italie pour que ces pays donnent l'apparence de se financer encore dans les marchés. Mais il est clair qu'elle ne tardera pas à souffler la fin de partie ne voulant pas à avoir à renflouer la Banque centrale européenne (BCE), qui devra bientôt constater des pertes massives sur ces achats et ne pourra pas continuer indéfiniment cette politique.

à ce stade, aucun débat n'a encore été engagé sur ce que la poursuite du projet de l'euro signifierait, tant en termes de nouvel appauvrissement continu et définitif des pays les pays faibles que de coûts d'une union de transferts pour les pays les plus riches.

(…)



Deuxième leçon : si le rôle de l'Allemagne a été bénéfique dans le refus de poursuivre la fuite en avant fédéraliste, elle contribue en même temps à aggraver la situation économique dans tous les pays de la zone euro.

En France, les autorités, prises de panique, veulent suivre aveuglément les recommandations germaniques, en voulant accentuer une politique de rigueur qui n'a aucun sens dans la situation de forte surévaluation que nous subissons depuis 2003. 
L'euro est beaucoup trop cher, ce qui signifie que nos prix et nos salaires sont plus élevés que partout ailleurs dans le monde.

La politique monétaire de la BCE est suicidaire. Qu'on en juge avec les deux dernières hausses de taux totalement inappropriées et dévastatrices pour l'Europe du Centre et du Sud !

(…)

Troisième leçon : les marchés intègrent progressivement cette nouvelle donne. Ils vont continuer à massacrer joyeusement les Bourses européennes en général et les valeurs bancaires en particulier, comme on l'a vu et le voit depuis quelques semaines.

les marchés ont compris que l'impasse de l'euro allait bientôt déboucher sur son explosion et ils l'anticipent.



En massacrant les banques européennes, les marchés anticipent les pertes plus ou moins importantes, selon les pays et les banques, que les banques européennes exposées à de la dette souveraine en euros ne pourront que constater très prochainement quand la zone éclatera. La tendance est claire : tant que le problème des dettes souveraines n'aura pas été purgé, les banques européennes seront entraînées dans une spirale de baisse infernale.



Que faire maintenant ?



La seule solution raisonnable consiste à démonter l'euro de manière organisée, aussi vite que possible, avant que tout ne saute.


(...)

Les élites politiques et technocratiques européennes doivent reconnaître leur échec avec l'euro et consacrer ce qui reste des ressources des Etats souverains de la zone euro à la garantie des banques et de la BCE. Sinon l'ovni leur explosera à la figure… entraînant les citoyens européens dans une crise économique sans précédent et dans une révolte sociale et politique contre ces élites qui leur ont menti.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire